4 décembre 2014, Port-Louis. Personne fait rien pour band’ Chagossiens ! Et puis quoi faire contre band’ Zaméricains ! Nou la ziste la misèr’… Rosemay parle vite et fort, elle harangue, elle rit, elle vocifère puis vous regarde avec ses yeux rieurs. Assise fièrement devant l’amât de tôle protégeant sa case misère, Rosemay se charge d’animer la rue. Une jeune fille enceinte se tient à ses côtés sur le bord de route, elle a 14 ans. Rosemay elle, en a 67. Elle en a vu d’autres. Dans cette parcelle qu’elle partage avec d’autre familles. Elle, vit seule. Nous la suivons dans un dédale de tôles enchevêtrées les unes sur les autres, faisant office de case dont l’intérieur est usé par le temps qui passe, inlassablement. Rosemay est née à Perros Banhos, a été déportée comme les autres Chagossiens, s’est mariée à un mauricien, mort depuis. "Là-bas, c'était plus beau qu’ici, à cent pour cent " Rosemay vit de sa maigre pension. Personne ne l’aide. Ses enfants ne l’aident pas non plus. Olivier Bancoult ne l’aide pas non plus. « Volèr sa ! Tout pour lui et sa famille ! Belle maison, voyages et nou quoi ? La misèr ! La misèr ! »