How 9 families cope when they can't afford 3 healthy meals a day for the kids

Un vendredi matin de juillet, Jeannette Uwimbabazi est allée chez son marchand de légumes pour acheter un kilo de haricots, des bananes matoke, des oranges et quelques tomates pour cuisiner pour son mari et ses trois enfants, âgés de 5, 4 et 2 ans. Elle a promis au vendeur qu'elle le paierait à la fin du mois, lorsqu'elle serait payée pour son travail de garde d'enfants.
La famille d'Uwimbabazi vit à Bujumbura, au Burundi, où les prix des denrées alimentaires sont en hausse, en partie à cause des pénuries de carburant qui ont rendu le transport des fournitures plus coûteux. En un mois, le prix d'un kilo de haricots est passé de 3 000 francs burundais (environ 1,04 dollar) à 3 500 francs burundais (1,21 dollar). Mais en tant que garde d'enfants, le salaire d'Uwimbabazi est resté le même. Chaque mois, elle gagne 350 000 francs burundais (120 dollars à la mi-septembre). Son mari est sociologue de formation mais n'a pas de travail pour le moment. L'argent qu'elle gagne doit couvrir les frais de nourriture, les soins médicaux, les frais de scolarité et d'autres dépenses.
"Depuis la hausse des prix des denrées alimentaires, mes enfants mangent deux repas par jour, le midi et le soir", explique Uwimbabazi, 40 ans. "Mon mari et moi ne mangeons que le soir. Nous avons supprimé le petit-déjeuner pour économiser de l'argent."
Sauter le petit-déjeuner est difficile pour les enfants, explique Uwimbabazi. Son plus jeune enfant pleure quand il a faim. Pour le plus calme, Uwimbabazi lui donne les restes de nourriture de la veille s'il en reste. Elle fait pousser des plantes de patates douces, appelées matembele, dans un petit jardin devant la maison familiale, et récolter les feuilles nutritives pour compléter le régime alimentaire de la famille. C'est dur quand ses enfants voient d'autres enfants manger des biscuits ou de la glace en sortant de l'église et lui demander de leur en acheter, dit-elle. Elle invente des excuses pour ne pas en avoir et ils pleurent tout le long du chemin du retour. Pour l'avenir, Uwimbabazi a un rêve : elle veut créer une entreprise de vêtements pour mieux gagner sa vie.

Photos et texte d'Esther N'sapu