Public Project
In the name of the Father | Au nom du Père | En el nombre del Padre
Summary
"In the Name of the Father": Patriarchy and transmission of male power in Ecuador. (Story in English/French/Spanish)
Grandfather, father, grandson: they share and perpetuate the same first name. "In the name of the Father" is a series of black-and-white photographs on this particular Ecuadorian tradition and heritage: passing on the father's first name to his son, from generation to generation. 52 families and as many family portraits, shot between 2013 and 2020 in the four corners of this South American country.
Grandfather, father, grandson: they share and perpetuate the same first name. "In the name of the Father" is a series of black-and-white photographs on this particular Ecuadorian tradition and heritage: passing on the father's first name to his son, from generation to generation. 52 families and as many family portraits, shot between 2013 and 2020 in the four corners of this South American country.
Shortly :
Patriarchy and transmission of male power in Ecuador. Grandfather, father, grandson: they share and perpetuate the same first name. "In the name of the Father" is a series of black-and-white photographs on this particular Ecuadorian tradition and heritage: passing on the father's first name to his son, from generation to generation. 52 families and as many family portraits, shot between 2013 and 2020 in the four corners of this South American country.
Story :
Shortly after I arrived in Ecuador a few years ago, a friend, José Antonio, invited me to his home. Over the course of the afternoon, he introduced me to his son, and then his father. José Antonio and José Antonio. I couldn't believe it. I was looking at three José Antonio's! This situation obsessed me for many, many months, and deep down I kept coming back to it. In fact, this tradition of passing on first names from father to son, repeated over several generations, died out in France at the dawn of the First World War, and I was surprised to discover it that day.
Trinity families": the male power triangle.
I then spent the next few years meeting these 'trinity families', in order to paint a portrait of these generations of men, from all walks of life and all corners of the country. All the families who opened their doors to me touched me not only by their generosity but also by their happiness and pride in sharing this intimate piece of their history.
Sometimes, this transmission was part of a tradition perceived, in their view, as "not that important", or an explicit desire to "unite even more" the family, to bring its members closer together by identifying them, by welding them together through the identity of first names. Occasionally, it was also the result of bitter negotiation between the parents; but much more often, it was a matter of pride, homage, even a desire to transcend from generation to generation. However, despite these differences, one structure kept recurring: behind the images, there was always an inheritance with a heavy meaning, assumed or lived in very different ways: the triangle, the father, the male, the name, filiation. All the most important and fundamental structures of human society seemed to be at play here, in front of me, in the apparent simplicity of a triangle of first names.
Black and white photographs.
The photographs were taken in color but are presented in black and white, with the aim of minimizing visual distractions and reinforcing the effect of repetition, almost seeking a certain boredom. Black and white helps to reinforce the feeling that behind the many differences, we're still looking at one and the same photograph, one and the same family. One and the same trinity. Ours? Mine?
One and the same place: the living room.
On the other hand, all the photographs show these families in one and the same place: their living room. This is a paradoxical place. In a way, it represents a public space within a private one. It's where we receive visitors, and where we carefully place what we want to show, in a carefully chosen order. It's the place where you reveal yourself and show off. For this reason, it's rarely a matter of chance to have placed there, for example, the grandson's trophies, a painting of Christ, a photograph of the grandparents or an object of highly symbolic value. In this way, the photographs presented are also an anthropological and sociological portrait of the Ecuadorian habitat from 2010 to 2020, a portrait that crosses social classes, geographical boundaries and ethnic groups.
The photographed families: co-authors.
And yet, within the rigid framework defined by the location, the families all had the same freedom, which is also the same obligation: that of deciding together how to position themselves in relation to each other, and how to dress, thus becoming the true actors of their photograph, the directors who reveal the modality according to which they want to show themselves, and what, in fine, they wish to give to be seen. Who's in the center? Standing or sitting? In a suit or T-shirt? What physical and symbolic distances? What gestures carry meaning? What expressions?
Au nom du Père.
En deux mots :
Patriarcat et transmission du pouvoir masculin en Equateur. Le grand-père, le père, le petit-fils: ils partagent et perpétuent un même prénom. « Au nom du Père » est une série de photographies, en noir et blanc, sur cette tradition et cet héritage particulier en Equateur : transmettre le prénom du père à son fils, de génération en génération. 52 familles et autant de portraits de famille, réalisés entre 2013 et 2020 aux quatre coins de ce pays d’Amérique du Sud.
Histoire :
Peu de temps après mon arrivée en Equateur, il y a quelques années, un ami, José Antonio, m’invita chez lui. Au cours de l’après-midi, ce dernier me présenta son fils, puis son père. José Antonio et José Antonio. Je n’en croyais pas mes yeux. J’avais, là, devant moi, trois José Antonio ! Cette situation m’a obsédé durant de très longs mois, au fond de moi, j’y revenais sans cesse. En effet, cette tradition de la transmission du prénom de père en fils, répétée sur plusieurs générations s’est éteinte en France à l’aube de la Première Guerre mondiale, et je la découvrais ce jour-là par surprise.
Les “familles de la trinité”: le triangle du pouvoir masculin.
J’ai alors passé les années suivantes à rencontrer ces « famille de la trinité », afin de faire le portrait de ces générations d’hommes, de toutes conditions sociales et de tous les recoins du pays. Toutes ces familles qui m’ont ouvert leur porte m’ont touché non seulement par leur générosité mais aussi par leur bonheur et leur fierté de partager ce morceau intime de leur histoire.
Parfois, cette transmission s’inscrivait dans une tradition perçue, selon eux, comme « pas si importante » ou dans un désir explicite « d’unir encore plus » la famille, de rapprocher ses membres en les identifiant, en les soudant par l’identité des prénoms. De temps en temps, c’était aussi le résultat d’une âpre négociation entre les parents ; mais, beaucoup plus souvent, il s’agissait d’un orgueil, d’un hommage, voire d’une volonté de transcender de génération en génération. Toutefois, malgré ces différences, une structure revenait sans cesse : derrière les images, on devinait toujours un héritage lourd de sens, assumé ou vécu de façons fort différentes : le triangle, le père, le mâle, le nom, la filiation. Toutes les structures les plus importantes et les plus fondamentales des sociétés humaines semblaient se jouer là, sous mes yeux, dans ce qui se donnait pourtant sous l’apparente simplicité d’un triangle des prénoms.
Des photographies en noir et blanc.
Les photographies ont été prises en couleur mais sont présentées en noir et blanc, dans le but de minimiser les distractions visuelles et de renforcer l’effet de répétition, en recherchant presque un certain ennui. Le noir et blanc aide à renforcer la sensation que derrière les nombreuses différences, on regarde toujours une seule et même photographie, une seule et même famille. Une seule et même trinité. La nôtre ? La mienne ?
Un seul et même lieu : le salon.
D’autre part, toutes les photographies mettent en scène ces familles dans un seul et même lieu : leur salon. Celui-ci est un lieu paradoxal. Il représente, d’une certaine façon, le lieu public au sein d’un lieu privé. On y reçoit, en effet, les gens qui nous rendent visite, et on y place soigneusement, dans un ordre choisi et pensé, ce que l’on souhaite montrer. C’est le lieu où l’on se révèle et où l’on se montre. Pour ce, ce n’est que rarement le fruit du hasard que d’y avoir placé, par exemple, les trophées du petit-fils, un tableau du Christ, une photographie des grands-parents ou encore tel objet de valeur hautement symbolique. Ainsi, les clichés présentés sont également un portrait anthropologique et sociologique de l’habitat équatorien des années 2010 à 2020, un portrait qui traverse les classes sociales, les frontières géographiques et les ethnies.
Les familles photographiées : co-autrices.
Pour autant, dans ce cadre rigide que marque le lieu, les familles ont toute eu la même liberté, qui est aussi la même obligation : celle de décider ensemble comment se positionner les uns par rapport aux autres, et comment s’habiller, devenant ainsi les véritables acteurs de leur photographie, les metteurs en scènes qui révèlent la modalité selon laquelle ils veulent se montrer, et ce que, in fine, ils souhaitent donner à voir. Qui est au centre ? Debout ou assis ? En costume ou en t-shirt? Quelles distances physiques et symboliques ? Quels gestes porteurs de sens ? Quelles expressions ?
En deux mots :
Patriarcat et transmission du pouvoir masculin en Equateur. Le grand-père, le père, le petit-fils: ils partagent et perpétuent un même prénom. « Au nom du Père » est une série de photographies, en noir et blanc, sur cette tradition et cet héritage particulier en Equateur : transmettre le prénom du père à son fils, de génération en génération. 52 familles et autant de portraits de famille, réalisés entre 2013 et 2020 aux quatre coins de ce pays d’Amérique du Sud.
Histoire :
Peu de temps après mon arrivée en Equateur, il y a quelques années, un ami, José Antonio, m’invita chez lui. Au cours de l’après-midi, ce dernier me présenta son fils, puis son père. José Antonio et José Antonio. Je n’en croyais pas mes yeux. J’avais, là, devant moi, trois José Antonio ! Cette situation m’a obsédé durant de très longs mois, au fond de moi, j’y revenais sans cesse. En effet, cette tradition de la transmission du prénom de père en fils, répétée sur plusieurs générations s’est éteinte en France à l’aube de la Première Guerre mondiale, et je la découvrais ce jour-là par surprise.
Les “familles de la trinité”: le triangle du pouvoir masculin.
J’ai alors passé les années suivantes à rencontrer ces « famille de la trinité », afin de faire le portrait de ces générations d’hommes, de toutes conditions sociales et de tous les recoins du pays. Toutes ces familles qui m’ont ouvert leur porte m’ont touché non seulement par leur générosité mais aussi par leur bonheur et leur fierté de partager ce morceau intime de leur histoire.
Parfois, cette transmission s’inscrivait dans une tradition perçue, selon eux, comme « pas si importante » ou dans un désir explicite « d’unir encore plus » la famille, de rapprocher ses membres en les identifiant, en les soudant par l’identité des prénoms. De temps en temps, c’était aussi le résultat d’une âpre négociation entre les parents ; mais, beaucoup plus souvent, il s’agissait d’un orgueil, d’un hommage, voire d’une volonté de transcender de génération en génération. Toutefois, malgré ces différences, une structure revenait sans cesse : derrière les images, on devinait toujours un héritage lourd de sens, assumé ou vécu de façons fort différentes : le triangle, le père, le mâle, le nom, la filiation. Toutes les structures les plus importantes et les plus fondamentales des sociétés humaines semblaient se jouer là, sous mes yeux, dans ce qui se donnait pourtant sous l’apparente simplicité d’un triangle des prénoms.
Des photographies en noir et blanc.
Les photographies ont été prises en couleur mais sont présentées en noir et blanc, dans le but de minimiser les distractions visuelles et de renforcer l’effet de répétition, en recherchant presque un certain ennui. Le noir et blanc aide à renforcer la sensation que derrière les nombreuses différences, on regarde toujours une seule et même photographie, une seule et même famille. Une seule et même trinité. La nôtre ? La mienne ?
Un seul et même lieu : le salon.
D’autre part, toutes les photographies mettent en scène ces familles dans un seul et même lieu : leur salon. Celui-ci est un lieu paradoxal. Il représente, d’une certaine façon, le lieu public au sein d’un lieu privé. On y reçoit, en effet, les gens qui nous rendent visite, et on y place soigneusement, dans un ordre choisi et pensé, ce que l’on souhaite montrer. C’est le lieu où l’on se révèle et où l’on se montre. Pour ce, ce n’est que rarement le fruit du hasard que d’y avoir placé, par exemple, les trophées du petit-fils, un tableau du Christ, une photographie des grands-parents ou encore tel objet de valeur hautement symbolique. Ainsi, les clichés présentés sont également un portrait anthropologique et sociologique de l’habitat équatorien des années 2010 à 2020, un portrait qui traverse les classes sociales, les frontières géographiques et les ethnies.
Les familles photographiées : co-autrices.
Pour autant, dans ce cadre rigide que marque le lieu, les familles ont toute eu la même liberté, qui est aussi la même obligation : celle de décider ensemble comment se positionner les uns par rapport aux autres, et comment s’habiller, devenant ainsi les véritables acteurs de leur photographie, les metteurs en scènes qui révèlent la modalité selon laquelle ils veulent se montrer, et ce que, in fine, ils souhaitent donner à voir. Qui est au centre ? Debout ou assis ? En costume ou en t-shirt? Quelles distances physiques et symboliques ? Quels gestes porteurs de sens ? Quelles expressions ?
En el nombre del Padre.
En corto :
El patriarcado y la transmisión del poder masculino en Ecuador. El abuelo, el padre, el nieto: comparten y perpetúan el mismo nombre. "En el nombre del padre" es una serie de fotografías en blanco y negro sobre esta particular tradición y herencia en Ecuador: la transmisión del nombre del padre al hijo, de generación en generación. 52 familias y otros tantos retratos familiares, tomados entre 2013 y 2020 en los cuatro puntos cardinales de este país sudamericano.
La historia :
Poco después de llegar a Ecuador, hace unos años, un amigo, José Antonio, me invitó a su casa. A lo largo de la tarde, me presentó a su hijo, y luego a su padre. José Antonio y José Antonio. No podía creer lo que veía. Tenía enfrente a tres José Antonio! Esta situación me obsesionó durante muchos, muchos meses, y en el fondo volvía una y otra vez a ella. De hecho, esta tradición de transmitir los nombres de padres a hijos, repetida de generación en generación, se extinguió en Francia al inicio de la Primera Guerra Mundial, y me sorprendió descubrirla aquel día.
"Familias de la Trinidad": el triángulo del poder masculino.
Pasé entonces los años siguientes conociendo a esas "familias de la Trinidad", con el fin de retratar a esas generaciones de hombres, procedentes de todos los estratos sociales y de todos los rincones del país. Todas las familias que me abrieron sus puertas me conmovieron no sólo por su generosidad, sino también por su felicidad y su orgullo al compartir este pedazo íntimo de su historia.
A veces, esta transmisión formaba parte de una tradición percibida, en su opinión, como "no tan importante" o de un deseo explícito de "unir aún más a la familia", de acercar a sus miembros identificándolos y uniéndolos a través de la identidad de sus nombres. Ocasionalmente, también era el resultado de una dura negociación entre los padres; pero mucho más a menudo, era una cuestión de orgullo, homenaje o incluso un deseo de trascender de generación en generación. Sin embargo, a pesar de estas diferencias, una estructura se repetía una y otra vez: detrás de las imágenes, siempre había una herencia con un fuerte significado, asumida o vivida de formas muy diferentes: el triángulo, el padre, el macho, el nombre, la filiación. Todas las estructuras más importantes y fundamentales de la sociedad humana parecían estar en juego allí, ante mis ojos, en lo que parecía la simplicidad de un triángulo de nombres de pila.
Fotografías en blanco y negro.
Las fotografías fueron tomadas en color, pero se exponen en blanco y negro para minimizar las distracciones visuales y reforzar el efecto de repetición, casi hasta el aburrimiento. El blanco y negro ayuda a reforzar la sensación de que, tras las muchas diferencias, seguimos viendo una misma fotografía, una misma familia. Una misma trinidad. ¿Nuestra? ¿La mía?
Un mismo lugar: el salón.
Por otra parte, todas las fotografías muestran a estas familias en un mismo lugar: su salón. Se trata de un lugar paradójico. En cierto modo, representa un espacio público dentro de un espacio privado. Es el lugar donde recibimos a nuestros invitados y donde colocamos cuidadosamente lo que queremos mostrarles, en un orden perfectamente elegido. Es el lugar donde uno se revela y se exhibe. Por eso, rara vez es fruto de la casualidad haber colocado allí, por ejemplo, los trofeos del nieto, un cuadro de Cristo, una fotografía de los abuelos o un objeto de alto valor simbólico. De esta manera, las fotografías presentadas son también un retrato antropológico y sociológico del hábitat ecuatoriano de 2010 a 2020, un retrato que atraviesa clases sociales, fronteras geográficas y etnias.
Las familias fotografiadas: co-autoras.
Y, sin embargo, dentro del rígido marco impuesto por el lugar, las familias tuvieron todas la misma libertad, que es también la misma obligación: la de decidir juntas cómo posicionarse unas frente a otras y cómo vestirse, convirtiéndose así en los verdaderos actores de sus fotografías, en los directores que revelan la forma en que quieren mostrarse y lo que, en definitiva, quieren que se vea de ellas. ¿Quién está en el centro? ¿De pie o sentado? ¿En traje o en camiseta? ¿Qué distancias físicas y simbólicas? ¿Qué gestos transmiten significado? ¿Qué expresiones?
En corto :
El patriarcado y la transmisión del poder masculino en Ecuador. El abuelo, el padre, el nieto: comparten y perpetúan el mismo nombre. "En el nombre del padre" es una serie de fotografías en blanco y negro sobre esta particular tradición y herencia en Ecuador: la transmisión del nombre del padre al hijo, de generación en generación. 52 familias y otros tantos retratos familiares, tomados entre 2013 y 2020 en los cuatro puntos cardinales de este país sudamericano.
La historia :
Poco después de llegar a Ecuador, hace unos años, un amigo, José Antonio, me invitó a su casa. A lo largo de la tarde, me presentó a su hijo, y luego a su padre. José Antonio y José Antonio. No podía creer lo que veía. Tenía enfrente a tres José Antonio! Esta situación me obsesionó durante muchos, muchos meses, y en el fondo volvía una y otra vez a ella. De hecho, esta tradición de transmitir los nombres de padres a hijos, repetida de generación en generación, se extinguió en Francia al inicio de la Primera Guerra Mundial, y me sorprendió descubrirla aquel día.
"Familias de la Trinidad": el triángulo del poder masculino.
Pasé entonces los años siguientes conociendo a esas "familias de la Trinidad", con el fin de retratar a esas generaciones de hombres, procedentes de todos los estratos sociales y de todos los rincones del país. Todas las familias que me abrieron sus puertas me conmovieron no sólo por su generosidad, sino también por su felicidad y su orgullo al compartir este pedazo íntimo de su historia.
A veces, esta transmisión formaba parte de una tradición percibida, en su opinión, como "no tan importante" o de un deseo explícito de "unir aún más a la familia", de acercar a sus miembros identificándolos y uniéndolos a través de la identidad de sus nombres. Ocasionalmente, también era el resultado de una dura negociación entre los padres; pero mucho más a menudo, era una cuestión de orgullo, homenaje o incluso un deseo de trascender de generación en generación. Sin embargo, a pesar de estas diferencias, una estructura se repetía una y otra vez: detrás de las imágenes, siempre había una herencia con un fuerte significado, asumida o vivida de formas muy diferentes: el triángulo, el padre, el macho, el nombre, la filiación. Todas las estructuras más importantes y fundamentales de la sociedad humana parecían estar en juego allí, ante mis ojos, en lo que parecía la simplicidad de un triángulo de nombres de pila.
Fotografías en blanco y negro.
Las fotografías fueron tomadas en color, pero se exponen en blanco y negro para minimizar las distracciones visuales y reforzar el efecto de repetición, casi hasta el aburrimiento. El blanco y negro ayuda a reforzar la sensación de que, tras las muchas diferencias, seguimos viendo una misma fotografía, una misma familia. Una misma trinidad. ¿Nuestra? ¿La mía?
Un mismo lugar: el salón.
Por otra parte, todas las fotografías muestran a estas familias en un mismo lugar: su salón. Se trata de un lugar paradójico. En cierto modo, representa un espacio público dentro de un espacio privado. Es el lugar donde recibimos a nuestros invitados y donde colocamos cuidadosamente lo que queremos mostrarles, en un orden perfectamente elegido. Es el lugar donde uno se revela y se exhibe. Por eso, rara vez es fruto de la casualidad haber colocado allí, por ejemplo, los trofeos del nieto, un cuadro de Cristo, una fotografía de los abuelos o un objeto de alto valor simbólico. De esta manera, las fotografías presentadas son también un retrato antropológico y sociológico del hábitat ecuatoriano de 2010 a 2020, un retrato que atraviesa clases sociales, fronteras geográficas y etnias.
Las familias fotografiadas: co-autoras.
Y, sin embargo, dentro del rígido marco impuesto por el lugar, las familias tuvieron todas la misma libertad, que es también la misma obligación: la de decidir juntas cómo posicionarse unas frente a otras y cómo vestirse, convirtiéndose así en los verdaderos actores de sus fotografías, en los directores que revelan la forma en que quieren mostrarse y lo que, en definitiva, quieren que se vea de ellas. ¿Quién está en el centro? ¿De pie o sentado? ¿En traje o en camiseta? ¿Qué distancias físicas y simbólicas? ¿Qué gestos transmiten significado? ¿Qué expresiones?
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